La Guerre de Troie a eu lieu. Achille est mort. Dans Pharsale, en Thessalie, son fils Néoptolème, alias Pyrrhus, a reçu, en prise de guerre, la fleur du butin : la reine troyenne Andromaque. Il en a fait sa maîtresse, a eu un enfant d'elle. Pour l'heure, il est absent, rendant ses grâces à Apollon à Delphes. Hermione, son épouse légitime, soupçonne l'esclave et ses philtres d'être la cause de sa stérilité. Une Barbare ne peut qu'être une sorcière. Les deux femmes s'affrontent, la reine déchue et la reine humiliée. Prenant prétexte de la misérable querelle des femmes, les hommes vont intervenir : Pelée, le roi, père d'Achille, Ménélas de Sparte, père d'Hermione, Oreste de Mycènes, matricide. Avec leurs vices désormais révélés, et leurs enjeux à jamais irréconciliables, les Grecs, entre eux, continuent la guerre. Le meurtre de Néoptolème n'est même plus un événement, tout au plus une confirmation. Tout se passe comme si, après Troie, plus aucun poème n'était possible, plus un mot d'amour, plus aucune utopie.