Un narrateur dépressif revient à la morte-saison passer quelques jours de vacances dans une station bretonne qu'il a connue autrefois. Dans l'hôtel, dans les rues du village, au bord de la mer, il promène sa pusillanimité et son mal à vivre parmi un échantillonnage d'humains particulièrement peu attirants : la patronne de l'hôtel où il est descendu, les quelques clients qui restent, une serveuse qui ne va pas tarder à mourir dans des conditions suspectes, quelques habitants du village, une bande de jeunes évidemment désœuvrés. Tout cela est d'une tristesse sans nom cependant poussée à son comble et au-delà par ce que l'on devine de la folie du personnage principal qui cache dans sa chambre deux poupée grandeur nature dont l’une, Elisabeth, lui tient lieu de compagne et d'objet sexuel, tandis que l’autre, Pierre, représente leur enfant – auquel il achète couches et petits pots... Cette folie finira par éclater et se résoudre dans un bain de sang. Nicolas Bouyssi, avec Les Algues, va encore plus loin qu’avec ses précédents romans dans la description méthodique d’un monde défait, incompréhensible, sans plus de valeurs ni d'issue.