Nous avons tous notre héros. Il est celui qui apparaît dans les failles innombrables, qui sont les manques à être, de la vie quotidienne dont ce petit traité est une phénoménologie. Il est celui que nous regardons dans notre miroir, et qui ne nous rend pas notre regard. Il est celui qui ferait ce que nous ne savons pas faire : vivre, mais qui ne le veut pas. Il est l'autre, le plus proche et le plus loin qui nous point en nous retenant dans la pure douleur d'exister, comme pur signe inintelligible de nous-mêmes et que nous ne serons jamais : il est celui qui est dans l'être tandis que nous vivons en vie. Apparente aporie pour un texte apparent car ce qui est désiré et proposé ici en latence c'est l'absence d'un texte, i.e. un texte s'absentant : un écrit engouffré par l'écriture dans la tentative, le rêve, repris à nouveau, de trouver entre dire et penser un chemin vers l'être spécifique à l'écrire.