«Non pas comme si on pouvait prendre le réel au filet puisqu'il est lui-même filet mais dessiner ce filet ou plus modestement l'évoquer.» Tout du monde semble être convoqué dans cet espace apparemment réduit du livre : les croyances, les sentiments, les choses, les gens, le monde extérieur comme le monde intérieur ou son illusion. C’est, à la manière propre à l’auteur, précise et sobre et en même temps impitoyable car dénuée de pathos, que cet étalage de réalité a lieu dans la connaissance simultanée de sa vanité voire de son impossibilité. La réalité comme un mur immense et infranchissable ou alors si dérisoire. Les deux. Ce livre est à la fois désespéré et désespérant. Mais il finit par suggérer une certaine idée de l’héroïsme.