De sales histoires ne sont pas des histoires sales. Dénaturées, plutôt, comme on le dit des alcools. À chaque 'histoire' correspond, dans une sorte de partie immédiatement rejouée, une 'stoire'. Autre tirage au sens photographique, plutôt que variation musicale, les acteurs de ces planches-contacts à développement variable ne s’en tireront pas. Pour la plupart héroïnes déplacées, ils évoluent dans des décors réels (Moscou, Marseille, Bogota, La Havane...) ou incertains (hangars, berges, terrains vagues, cabanes...). Au centre du livre, s’agitent des mains coupées, celles d’Ernesto Che Guevara. On y entend des voix, comme celle d’Esteban Montejo, esclave noir fugitif. On peut y voir aussi des chiens plus gros que des moutons et empiffrés de chair humaine.