Bordeaux, Bourgogne : deux civilisations qui s’opposent, deux ambitions rivales de produire les meilleurs vins du monde. Quoi de commun entre ce Bourguignon tout en rondeur, et ce Bordelais, grand bourgeois raffi né, sinon leur commune passion pour l’excellence.Pour ressouder cette fracture française, Jean-Robert Pitte mobilise toute l’histoire culturelle et économique des deux vignobles et des sociétés qui les exploitent. Car la qualité a bien une histoire, et n’est pas due au seul terroir physique, commecertains se plaisent à l’affi rmer. Elle est surtout le fruit dessavoir-faire qu’ont développés au fi l des siècles ces professionnelssans qui il n’y aurait pas de grands vins, pédologues,agronomes, biologistes, oenologues, sommeliers, etc. Ces talentsconjugués n’ont toujours eu pour seul but que la satisfactionde l’amateur éclairé.Aujourd’hui, la concurrence internationale met en question la suprématie des vins français en les attaquant sur un terrain où ils n’auraient jamais pensé être contestés : la qualité. Les vins de Bordeaux et de Bourgogne ne pourront continuer à s’imposer sur le marché international qu’en affirmant leur spécificitérespective, sans céder à la facilité d’un goût mondialisé.