Il y a soixante-cinq ans, Donald W. Winnicott présentait à la Société britannique de psychanalyse son célèbre exposé sur les « objets et phénomènes transitionnels » qui allait bouleverser l’accompagnement psychologique du tout-petit enfant… et l’économie du jouet.Aujourd’hui, les parents achètent le précieux « doudou » que l’enfant est censé « trouver-créer » dans son environnement immédiat pour, entre autres, apprivoiser l’absence de la mère (du père, des parents…). Ces nouveaux objets transitionnels, surinvestis par les adultes (parents et professionnels), jouent-ils toujours leur rôle initial ? Que disent-ils de la fragilité de nos liens ?Les objets numériques (téléphones portables, jeux vidéos, robots…) qui nous relient les uns aux autres et meublent notre solitude, sont-ils les doudous d’aujourd’hui ? Ou des objets-fétiches, si l’on en croit notre dépendance à leur égard ?Psychiatres, psychologues, psychanalystes, sociologues, philosophe et puéricultrice revisitent le concept de Winnicott à l’ère de la marchandisation et des nouvelles technologies.