Région frontière, couloir d'invasion, la région du Nord se trouve la première à voir déferler une armée allemande triomphante et la première bataille perdue par les armées franco-britanniques. Occupée, elle est soumise à un régime spécial, rattachée au gouvernement militaire allemand en Belgique et menacée d'annexion en cas de victoire allemande. Durant toute la guerre, le gouvernement de Vichy verra sa souveraineté contestée par les militaires allemands de Bruxelles et de l'Oberfeldkommandantur de Lille. De ce fait, les hommes et les femmes de la "Zone interdite" menacée par un possible rattachement à un Grand Reich victorieux, ne verront leur salut que dans la victoire de l'Angleterre et se lanceront très tôt dans la résistance à l'occupant. A l'inverse, les mouvements de collaboration auront peu d'audience dans l'opinion publique. L'existence d'une classe ouvrière nombreuse, de communautés d'immigrés antifascistes feront que les sabotages et les attentats seront précoces et nombreux, s'attaquant au potentiel militaire, économique et humain de la Wehrmacht. La région du Nord et du Pas-de-Calais aura ce douloureux honneur d'être à la fois la première région de France à être occupée et la dernière à être libérée.