L’arrivée des socialistes au pouvoir a, sans aucun doute, beaucoup contribué au renouvellement de la classe politique. Dynamisée par son rôle d’opposant, toute une nouvelle génération de responsables s’est affirmée depuis 1981. Parmi ces « cadets de l’opposition », Jean-Claude Gaudin joue aujourd’hui un rôle prépondérant. Elu député de Marseille en 1978, à trente-huit ans, ce professeur d’histoire et de géographie a su résister à la « vague rose » tout en confortant ses racines locales, par ses élections de conseiller général des Bouches-du-Rhône et de maire des 6e et 8e arrondissements de Marseille. Porté par ses collègues à la présidence du groupe UDF de l’Assemblée Nationale, il a participé en première ligne à tous les combats menés par l’opposition au Palais Bourbon. Sa campagne municipale de 1983 dans la cité phocéenne, où il totalisait plus de voix que son adversaire, lui valut la sympathie des Français. Son talent de tribun et son verbe imagé, sa spontanéité, son caractère chaleureux et, aussi, ses qualités de diplomate ont permis à cet authentique provençal de renforcer la cohésion du groupe parlementaire qui, au fil des mois, s’est affirmé comme la meilleure vitrine de l’UDF. Au-delà du leader politique et de l’homme de terrain, Jean-Claude Gaudin s’attache également à la réflexion. Son nouveau livre, La Gauche à l’imparfait, s’inscrit dans la ligne de ses deux ouvrages précédents : Une passion nommée Marseille et Comment ils défont la France. Ces 300 pages contiennent bien autre chose qu’un essai supplémentaire sur le libéralisme. Avec conviction et aussi avec humour, Jean-Claude Gaudin ouvre une porte sur les arcanes et les coulisses de l’Assemblée Nationale, tout en pratiquant une analyse implacable de la gestion socialiste. Mais l’attrait de La Gauche à l’imparfait réside surtout dans la dimension humaine que Jean-Claude Gaudin a su donner aux problèmes les plus arides. Avant le grand rendez-vous des législatives, cet ouvrage a, aussi, le mérite de préciser le chemin dans lequel s’engagera l’opposition si, comme beaucoup l’espèrent, elle redevient la majorité.