Aux législatives de 1981, Jean-Claude Gaudin s’est signalé en résistant à la “vague rose” qui déferlait sur le pays : réélu député des Bouches-du-Rhône, il a su conserver le siège des quartiers sud de Marseille, qu’il avait enlevé aux socialistes en 1978. C’est qu’il existe une réciprocité passionnelle entre Marseille et Jean-Claude Gaudin. Son livre, celui d’un « battant », nous fait mieux saisir les racines sensibles de cet attachement. Elles plongent dans la fertilité de son vécu marseillais - une enfance très modeste, un père maçon, et ces jouets géants que sont les calanques pour tout jeune Marseillais qui se respecte. La magie de Marseille repose sur sa civilité - on devrait presque parler d’une « civilisation marseillaise ». Mais le maire de Marseille prend en 1976 la responsabilité de rompre le pacte municipal qui le liait depuis vingt-trois ans aux indépendants et aux centristes. Jean-Claude Gaudin (élu indépendant en 1965 et 1971) démasque aussitôt dans le déchirement du conseil municipal la source d’un déséquilibre civil contre nature, et choisit de se battre au niveau de la députation. Aujourd’hui il a accepté de conduire la liste d’union de l’opposition à la mairie de Marseille.