Né en 1920 à Lorica, près de Carthagène des Indes, sur la côte atlantique de la Colombie, Manuel Zapata Olivella est médecin, anthropologue et écrivain. Quatre de ses aïeux furent de race différente : noire, indienne et blanche. Mais, bien qu’il se définisse comme tri-ethnique, l’auteur se reconnaît davantage dans ses origines noires, descendant des esclaves embarqués de leur Afrique natale sur des bateaux négriers à destination des Amériques. Manuel Zapata Olivella prend conscience de son appartenance raciale à 20 ans, lorsqu’il quitte Carthagène, où ce type de métissage est commun, pour poursuivre ses études à Bogota où on le surnomme « El Negro ». Après une période de rejet de sa négritude, il y puisera désormais son inspiration littéraire et la force de son combat. Mais, auparavant, il va rompre avec son environnement et entreprendre une longue transhumance à travers le continent américain, partageant la vie misérable de ses frères de race et subissant les mêmes humiliations. Il en retire une double vocation, littéraire et militante, l’une et l’autre au service d’une même cause : la réhabilitation de la culture et des valeurs indigènes éliminées par la colonisation. Cet ouvrage relate ce voyage initiatique où l’auteur devient ce qu’il n’a plus jamais cessé d’être : l’ardent défenseur de la culture noire en Amérique. Il retourne en Colombie, où il est désormais un auteur reconnu et primé. Mais, après un roman à succès, il reprendra son bâton de pèlerin, voyageant à travers l’Afrique et l’Amérique, afin d’écrire l’épopée des 500 millions d’esclaves noirs en Amérique, Chango el gran putas, qui paraîtra prochainement chez le même éditeur.