« Ici-bas, tout le monde admet plus ou moins de se reconnaître capable d’erreur, mais pas la justice ; tout le bas étage du monde, la vile population des savants, des chercheurs, des médecins, des avocats, des journalistes, j’en passe, peut se tromper, se trompe, mais pas le juge. Un signe statistique, voire clinique, de cette perfection judiciaire théorique se voit dans la rareté des procès en révision qui aboutissent. On a l’impression que jamais l’erreur n’existe, puisqu’il n’y a jamais lieu de la reconnaître. Et pourtant que d’erreurs la justice commet... L’histoire des grands procès criminels, transportée dans le savoir moderne, montre l’approximation des prétendues certitudes judiciaires. Les vérités solennelles d’hier apparaissent aujourd’hui comme des erreurs. » Ainsi s’exprime Maître Gilbert Collard, le bouillonnant avocat marseillais qui, avec une liberté de ton époustouflante, reprend huit des plus grandes affaires judicaires du passé (Landru, Petiot, Lafarge, Bougrat, Peytel, Léotade, Gouffé, La Roncière). Quand la rigueur de l’historien, collaborateur régulier d’Historia, se conjugue avec la passion du grand avocat.