D'une adolescence à l'âge d'homme, d'une géographie physique à la géographie humaine, d'un œil à demi réveillé à un regard aigu, d'une nonchalance feinte à une rigueur assurée, c'est l'itinéraire spontané d'un photographe parfaitement amateur, c'est-à-dire de la race - en voie rapide de disparition - de ceux qui ne font que ce qu'ils aiment.Eguéréou, c'est "le grand fleuve" en langue Tamashek, et c'est peut-être l'une des clés du nom même du Niger, né d'un jeu de mots roulant à la fois sur les langues berbères et latines. Toutes ces images, au fil du temps et des impressions, ont été prises par Edmond Bernus, avec le même appareil, un Semflex, le "Rolleiflex du pauvre", mais qui avait la richesse de son format carré 6x6, et de sa visée reflex verticale.En 1953, Edmond Bernus fait ses premiers clichés, et archive les planches-contact, ce qui lui a permis, avec près de 40 ans d'intervalle, d'y retourner pour sélectionner les images de ce journal de bord.