Un officier de gendarmerie de la Belle Époque raconte ses souvenirs… et cela nous vaut un document exceptionnel sur la vie militaire et civile de cette période, dans un décor de chevaux et d’uniformes. « Toujours tout droit, sans compromission d’aucune sorte avec qui que ce soit » : telle fut la devise d’Ignace-Emile Forestier, qui légua à sa famille dix-sept petits cahiers remplis d’une écriture nerveuse et ornés de vieilles photographies jaunies. Ces cahiers renferment l’histoire d’une vie, bien remplie, celle d’un homme qui croyait aux valeurs morales, à l’ordre et au devoir. C’est tout un monde disparu qui surgit d’entre ces pages et Ignace-Emile Forestier excelle à nous brosser des saynètes de la vie provinciale, les bals de sous-préfectures, la chasse aux vagabonds et aux contrebandiers, puis les multiples aspects d’un Paris du temps de vivre. Son ton devient grave pour décrire les péripéties de la Grande Guerre, qui lui permet de donner sa mesure : chargé de la conduite des convois de ravitaillement en première ligne, il est cité et décoré. Son témoignage compte parmi les plus précieux sur ces quatre années où la gendarmerie joua un rôle éminent, cette gendarmerie que l’auteur vécut à la manière d’un sacerdoce.