Lukács est classé parmi les penseurs marxistes. Lui-même a décrit son « chemin vers Marx ». Mais quel genre de marxiste était-il ? Certains le trouvent trop hégélien, d’autres déplorent son « orthodoxie sectaire »... Les essais qui constituent ce livre sont réunis par le même souci : tenter, par des voies différentes, de déterminer quel révolutionnaire il était, notamment à travers l’étude détaillée de l’évolution de sa pensée durant son séjour de dix ans, en Autriche, à l’époque de l’austro-marxisme appliqué de « Vienne-la-Rouge » et par une recherche sur la signification lukacsienne du personnage de Naphta dans « La Montagne magique » de Thomas Mann. À la fin du livre est retranscrite la dernière interview au cours de laquelle Lukács critique, en particulier, d’un point de vue marxiste, les dysfonctions bureaucratiques des régimes socialistes. À travers les figures contrastées et problématiques de Lukács, parfois dissimulé sous le masque stalinien, apparaît le personnage compliqué du grand philosophe hongrois et, en pointillé, celui qu’il aurait pu être.