Les dirigeants politiques de gauche et d’extrême-gauche s’autoproclament l’avant-garde éclairée non seulement du prolétariat mais aussi de la masse des militants. L’auteur se demande si l’enthousiasme des militants de base n’est pas, trop souvent, utilisé par ceux qui, sous la haine avouée des exploiteurs, dissimulent (peut-être même à leurs yeux) une volonté de puissance. Or, cela, jusqu’ici, on « ne veut pas le savoir » ; on a « autre chose à faire »... Yvon Bourdet décrit d’abord et situe cette résistance à l’analyse. Il donne ensuite ses sources et ses preuves pour aboutir à un tableau raisonné des figures du militantisme et, finalement, à une définition de l’essence de la militance. Ce livre est une participation à la lutte pour une société sans exploitation de classe ; il est en effet primordial de distinguer les militants généreux de ceux qui ne cherchent qu’à prendre la place de la minorité exploiteuse. En cela cette étude — parce qu’elle démythifie en braquant un puissant projecteur sur une zone jusqu’ici laissée dans l’ombre — n’est pas démobilisante car seule la vérité est révolutionnaire.