Fille d’une mère algonquine et d’un père iroquois, Catherine Tekakwitha a embrassé le christianisme avec tant d’ardeur que, tout de suite après sa mort, elle a donné naissance à un culte fervent. Du moins, c’est ainsi que sa renommée a traversé les siècles. Aujourd’hui, les Amérindiens la révèrent comme leur sainte patronne, l’ensemble des catholiques comme la patronne de l’environnement, et elle est la première Autochtone d’Amérique du Nord dont on a proposé la candidature à la canonisation. Tekakwitha est venue au monde pendant une ère de cataclysmes pour les populations de l’Amérique du Nord, qui subissent l’invasion et la colonisation des Européens. Après s’être convertie au catholicisme, Catherine s’est engagée sur une voie d’ascèse et de mortifications intenses dans le but de capter une partie de la force spirituelle de ces nouveaux venus. C’est alors que son destin a croisé celui d’un jésuite, Claude Chauchetière, qui montrait également des tendances au mysticisme et qui voulait sauver les populations autochtones du péché et du paganisme. Mais, des deux, c’était Claude qui était le plus menacé par le désespoir. Il a vu en Catherine une sainte authentique, et c’est cette conviction qui a donné un sens à sa propre vie. Allan Greer trace ici la double biographie de Chauchetière et de Tekakwitha. Il fait l’inventaire de leur héritage culturel d’Amérique du Nord ou d’Europe. Il raconte les missions des Jésuites et leur prosélytisme, et comment celui-ci se marie aux convictions religieuses des Amérindiens. Il suit la légende de Catherine à mesure que celle-ci gagne le monde, en passant par les États-Unis, le Canada et le Mexique. Ce livre traite du corps et de l’esprit, de la maladie et de la santé, du célibat et de la sexualité, comme les ont vécus un homme et une femme, issus de mondes profondément différents, dans le lointain village mohawk de Kahnawake.