Le 30 juin 1559, rue Saint-Antoine, à l’occasion d’un tournoi organisé pour les noces de la fille et de la sœur du roi de France Henri II, Gabriel de Lorges, comte de Montgommery, issu de l’une des plus anciennes familles nobles de Normandie, tuait accidentellement le roi d’un coup de lance en plein visage. “Le coup de lance de Montgommery changea le visage de la France”. Avec la mort d’Henri II qui avait su, tant bien que mal maintenir la paix civile, la France entre dans une période de troubles et de sang. Deux partis s’affrontent désormais, celui des Guise, soutenu par Catherine de Médicis, pour les catholiques, celui des Montmorency et des Condé pour les protestants. C’est dans ce contexte de guerres de religion, sur fond de Saint-Barthélemy, que s’inscrit le destin de Gabriel de Montgommery... Déchu de son grade de Lieutenant des gardes écossaises du roi, il passe en Angleterre, rencontre la reine Elisabeth et se convertit à la religion réformée. Dès lors, il s’impose comme l’un des chefs de guerre les plus puissants et les plus intelligents du parti huguenot. Ses “chevauchées” sont aussi nombreuses que spectaculaires et meurtrières. Il combat d’abord sous les ordres de Condé le long de la Loire puis, comme lieutenant général de la province de Normandie, dirige la défense de Rouen qu’il doit finalement abandonner au duc de Guise et mène avec audace et rapidité une campagne éclair dans le Béarn en 1557. La fin tragique de Gabriel de Montgommery est celle des grands régicides en général, bien que dans son cas ce n’était qu’un accident, d’un grand seigneur opposé au pouvoir royal autant par esprit de caste que par conviction religieuse. Il meurt en place de Grève sous les yeux de Catherine, le 26 juin 1574.