Ce roman est l’histoire d’une jeune fille qui a pris pour devise : « Périsse Rome plutôt que les principes ! » Estimant que nul bonheur ne vaut celui d’être courtisée sans rien donner en échange, Philippine tient qu’il ne faut jamais céder à l’amour. Elle le tient d’autant plus qu’elle possède une foi profonde et le goût naturel de la vertu. Partager les désirs et les sentiments qu’on inspire ou du moins avouer qu’on les éprouve serait pour elle une déchéance, car ce serait renoncer à sa supériorité sur ses soupirants. Aussi se refuse-t-elle systématiquement à eux. Mais la représenter dans l’exercice plénier de cette politique de prestige, au sommet de sa gloire, n’eût pas laissé d’être irritant. Il a paru préférable de la montrer dans un épisode de sa vie sentimentale où son système connaît sa première lézarde. Ce roman, « chargé de peu de matière », dont l’action se situe de nos jours, marque une résurrection du récit psychologique et une réaction contre la morale permissive de l’époque actuelle.