Doux oiseaux de Galilée

“Ils allaient à travers la ville, aveuglés, voyants, riant et dansant, insatiables et saisis soudain d’une infinie patience (...). Ils allaient et dansaient sur des rythmes violents, secrets, primordiaux comme la pulsation d’un cœur ou le battement d’un tambour africain saintement glorieux de désir et ne voulant rien qu’eux-mêmes, grisés de tension pure et c’était l’élan et l’essor, ils dansaient, solennels et fous, les membres brisés de bonheur, extatiques, possédés, fils et fille de rois.” L’histoire de cette passion aussi absolue qu’exemplaire dans une ville torride ne peut excéder une saison. Son été ne durera qu’un mois, tout comme la canicule sur Paris. Ensuite ce sera pour chacun le retour dans son histoire d’avant, ce sera pour la femme l’incarcération à la douceur dangereuse chez l’homme protecteur, pour l’homme la quête hagarde, cruelle, d’une femme qui lui ferait oublier l’unique, à la fois amante et sœur. La magie de la rencontre pourra-t-elle survenir une autre fois, ou les jeunes gens sont-ils condamnés à ne garder de cet été-là que les cicatrices de sa brûlure et le souvenir d’une fusion mythique, comme “le baiser de la forêt du Songe” ?