Danielle Bleitrach renoue ici avec la grande veine quelque peu oubliée du feuilleton populaire, en faisant vivre et agir toute une constellation de personnages lancés dans un tourbillon d’aventures. Tantôt lyrique et tantôt grave, le récit combine avec un bonheur certain, dans une langue riche et torrentueuse, la fougue haletante du feuilleton et la force de pénétration du grand roman social. On retrouve sur un fond de complots, d’amours impossibles et de mystère oriental, de nombreuses figures du précédent livre de Danielle Bleitrach, Les Infortunes de Gaspard (Messidor, 1992) et, plus que jamais, la ville de Marseille, à la première moitié du XIXe siècle, évoquée avec une belle passion à travers ses humeurs et ses ambiances, ses couleurs et ses odeurs, sans oublier ses parlers multiples, à l’heure où se profile une vocation cosmopolite encouragée par la bourgeoisie industrielle et financière, mais dans laquelle également s’enracine le jeune mouvement ouvrier et révolutionnaire...