Observable depuis quelque temps, l’intérêt pour le sujet contraste avec le structuralisme des années 1960 : sujet, c’est-à-dire l’homme comme individu, moi, conscience, mais aussi subjectivité épistémologique, sujet social, sujet juridique… Peut-on penser ce retour du sujet en termes neufs et rigoureux ? C’est la tâche d’une réflexion où se confrontent et se conjoignent philosophie et sciences humaines, histoire, sociologie, linguistique, psychanalyse, droit. On peut alors montrer comment et pourquoi le sujet a été éliminé comme une illusion opposée au culte de l’objectivité, alors que, dans ses comportements, l’homme du XXe siècle tient à affirmer son identité personnelle. Répondre à cette interrogation, c’est éclairer la révolution intellectuelle du tournant du XXe siècle : c’est seulement en soumettant les diverses formes du sujet aujourd’hui employées à une discussion approfondie qu’on peut les articuler entre elles et dégager ainsi les lignes de force de notre culture.