La veille de sa communion, ou plutôt de sa « bar-mitsva », le jeune Simon, treize ans, à Paris, appartenant à une famille de Tlemcen installée en France bien avant l’Indépendance de l’Algérie, va s’interroger sur le fait d’être — ou ne pas être — juif. Il observe avec humour et férocité chaque membre de sa communauté, entre autres l’oncle Simon le communiste, l’autre oncle Simon, son parrain hébraïsant et Marie l’épouse, l’oncle Jacques le commerçant, ainsi que les habitants et les voisins de Champigny où se meut son univers. Il aime les gens tout en sachant leurs travers et leurs grandeurs. Il veut comprendre. Il cherche le pourquoi et le comment de sa propre insertion dans un monde bouleversé par les rivalités religieuses et sociales. La bar-mitsva représente en fait pour le jeune garçon le passage-éclair de l’enfance à l’âge d’homme. Et l’auteur a l’art de nous convier à cette cérémonie brusque et heureuse sur un ton de litanie saccadée quasi-biblique, bien que tout à fait moderne, où ne cessent d’exploser les charges de drôlerie, d’anxiété, de doute et de foi fondamentales liées aux traditions d’un peuple.