La Mansarde Himalaya : ce titre indique la solitude haut perchée, dont le poète est imbibé (« Je ne peux pas sortir du mot : seul »). Elle l’accompagne partout, remplaçant nombre d’amis « désunis », l’amour insuffisant, la mort, l’une après l’autre des illusions. Elle le traque. Elle estampille ce qu’il appelle « la vie dégringolée ». Le regard porté par Simonomis sur le monde est vrai, cruel ; en quelques formules, il résume un implacable constat : « L’argent se mêle du bonheur/Cerné par le bruit des machines... » Ou, ailleurs, laconique comme un coup de feu : « Il n’y a pas égalité ». Pourtant, la vie brasse beaucoup de choses, la chair est promise, l’amitié reste à demi présente, mais l’amertume a grignoté son cœur. Le poète s’en sort par une espèce de santé du malheur. Il veut « faire des poèmes avec sa peau », il écrit pour ne pas sombrer. Si ce désespoir rapproche Simonomis des poètes du Nouveau Réalisme, il n’est pas entièrement négatif. Le combat pour désaliéner autrui n’est pas pour lui inutile (« J’écris pour dire NON avec des preuves »).