La démocratisation a créé un espoir de normalisation politique au Niger, mais la fin du processus électoral n'a pas mis un terme aux luttes pour l'appropriation du pouvoir. Le fonctionnement des institutions politiques a été mis en échec par les entreprises concurrentes, dont l'objectif commun était de monopoliser l'espace étatique. L'absence de tout compromis, dans un contexte de forte instrumentalisation du droit, tout en délégitimant les acteurs politiques, réduisait aussi l'espérance de vie du nouveau régime. Pourtant, le coup d'État militaire et l'élection présidentielle qui a suivi n'ont pas ramené la stabilité. Cette étude du "politique par le haut" analyse l'ampleur de la crise institutionnelle du Niger, identifie les enjeux qui la structurent, évalue la portée des mécanismes de régulation, et permet ainsi de mieux comprendre la chute du régime de la Troisième République, et l'arrivée au pouvoir des militaires.