Dans La faible mortelle, Henri Rode raconte l’histoire de Philippa, une mère abusive et déchirée, qui porte un amour trop fort à son fils Guillaume. Cet adolescent sorti de sa chair, Philippa le pare de tous les apanages. Il est son lion, le jeune fauve qui la fascine. Le cadre où se joue le drame de Philippa ? La Vallée du Rhône et Villeneuve-lès-Avignon, riveraine de L’Isle sonnante de Pétrarque. Là, Philippa est prête à tout pour garder cette part que – croit-elle – lui doit le destin : l’amour absolu de son fils. Pour lui, elle fait l’apprentissage de tous les détachements, et connaîtra la honte : mari, fille cadette, amis, elle entend tout oublier pour apaiser sa faim insoutenable. Plutôt que de donner Guillaume à quelque rivale, elle cède même à cette tentation : le pousser aux amours interdites. Mais Guillaume a ses propres armes. Jusqu’où consentira-t-il à suivre Philippa, faible mortelle s’il en est ? Avec La faible mortelle, où il brosse comme à vif le tableau d’une certaine province qui n’est plus que nostalgie, Henri Rode rompt un silence de plusieurs années. Il publie, d’autre part, huit récits sous le titre de La marche qui cède.