Nous lisons d’abord un avant-propos édifiant sur la poésie vécue comme une mystique. « La poésie est cette crémation de l’être pour éclairer les ténèbres du réel ». Suivent les poèmes, intrigants. Nous sommes jetés dans une ville étrange, auprès d’une église carillonnante, à côté du « son de la route », au milieu des angles des bâtisses, bombardés par les couleurs, entre la « trouée rouge », la neige et la naissance. Il y a un côté panique, une densité, le combat des matières. « Le feu de la crainte couve sous la route en sucre ». Le poète refuse la communication avachie qui rôde dans les couloirs sans vie. C’est par la transe, l’incantation froide aussi, alternées, le tâtonnement dans les couloirs obscurs — en tournant le dos à l’espoir — qu’il participe à la dégradation du monde tel qu’il est. Jean-Marie Rous est aspiré par le haut et la contemplation de l’étendue stellaire. Chaque question, chaque avancée, est une étape sur le chemin global de la quête.