Ces courtes « inscriptions », inspirées du zen, proches du haïku, sont une réflexion sur le monde et sur l’être : les multiples aspects de la vie (saisons, insectes, plantes, rêves, « choses », etc.) une fois examinés, le poète revient progressivement au calme de la méditation, bouclant ainsi le « mandala », qui est en quelque sorte une quête mystique. Ces textes brefs identifient la rose et le pissenlit, la gentiane et la feuille morte, comme le ferait un Ponge, mais, ici, avec une plus grande concision, et toujours dans une ligne spiritualiste et panthéiste. Les poèmes de Robert Gaud sont pesés, pensés, profondément ressentis, et témoignent d’une vision très aiguë — dans ce double mouvement intériorité extériorité — d’appréhension de soi par rapport au monde, et d’appréhension du monde par rapport à soi. Une poésie de l’exigence, de l’essence.