L’avertissement est là, dès les premières pages : ce livre n’est pas à mettre entre toutes les mains. Irish Stew, on le reçoit en pleine face, comme une réalité qu’on a toujours voulu ignorer mais dont on sait qu’elle est là. Les serial-killers, c’est fascinant, ça nous renvoie aux monstres de notre enfance, à la peur (tellement fondée) de descendre à la cave, au petit chaperon rouge, à l’ogre du petit Poucet. Alors, on risque de temps en temps un coup d’œil par le trou de la serrure des faits divers ; on frissonne, on fait la grimace, puis on remet la clé et on verrouille la porte. Mais ici, pas question, ce n’est plus vous qui décidez, c’est le tueur. Et quand il nous parle de lui, c’est un peu de nous tous, de cette petite voix en nous qui, parfois, ose avouer qu’on a envie de tuer. Eh oui, cet être inhumain est l’un des nôtres, et c’est bien ce qui nous dérange. Alors, prenez garde : vous avez bu le seul poison qu’il est impossible de recracher. Les images et les idées que j’ai semées dans vos têtes feront leur chemin, à votre insu. Elles vous investissent sournoisement. Vous ne leur échapperez pas. Vous êtes infectés. Un jour, vous vous réveillerez un couteau à la main. En attendant, vous êtes mon gibier. Jacques Humbert