La guerre d’Algérie - qu’il a vécue - obsède l’auteur. Il nous la rend si proche que nous apprenons à reconnaître, dans l’histoire d’hier, la terreur et le sang d’aujourd’hui. L’Algérie blessée, c’est cette femme : Tala, la source, la fontaine : « Je suis descendue, comme un désir d’eau et de sel, d’une colline des Babors, entre terre et feu (...). Il ne me reste du village qu’une haute fumée lointaine dans la mémoire ». Blessée, cette femme, entre traditions familiales et désir de liberté, blessée entre l’amour pour ce professeur français - son Rimbaud de Clignancourt ! - et les frères révoltés en guerre contre la France. « Entre, la mer ! Que viennent les vagues de demain ! Nous saurons bien trouver le chemin qui sauve. Je vous l’inventerai, ce chemin, je le choisirai, à m’y perdre ». Dans la guerre infiniment renouvelée, Tala dit l’espoir impossible de la source de jaillir encore, toujours.