« Les érémistes fêtards parisiens se prétendent toujours artistes bien que ce soient surtout des fumistes. » Et vlan ! Voilà comment le petit malheureux, en train de dragouiller de la viande saoule dans une teuf, se fait remettre à sa place. Vivant à Paris, obligé d’épouser son siècle et son insupportable quotidien, le petit malheureux gamberge sur sa lâcheté, sa solitude, son oisiveté, son ivrognerie. Avec un jovial cynisme, il pourfend les adeptes du bonheur, les stakhanovistes du courage et du sens des responsabilités. Glandeur au grand cœur, le Petit Malheureux rêve sans fin du grand amour et tente sa chance avec une caissière de Leader Price – « Je faisais la queue à la sienne pour durcir la mienne. » Et pour finir se retrouve toujours dans un face-à-face avec sa bite – petite de surcroît – « Ne dites jamais à un garçon qu’il a une petite bite, s’il vous plaît les filles. » Tout à la fois vif, tendre, cynique, réjouissant, ironique, décapant, ce premier roman de Guillaume Clémentine, portrait en neuf tableaux d’un immature contemporain, tend avec humour un miroir à ses contemporains.