Invisible pour beaucoup, le phénomène de sous-nutrition dans ses aspects quantitatifs et qualitatifs, frappe plus du quart de la population mondiale et entraîne, chaque année le mort de plusieurs dizaines de millions d’êtres humains. Les perspectives démographiques indiquent qu’en dépit d’une diminution récente des rythmes de croissance annuelle de la population mondiale, la phase le plus brutale du croît démographique se développera entre 1980 et 2020 avec le passage, de 4,4 à 8 milliards d’êtres humaines et une concentration de 85 de la population mondiale dans les pays du tiers monde. L’évolution récente de la production alimentaire mondiale n’a pas permis d’éloigner le spectre de la faim. Elle apparaît à la fois insuffisante dans son rythme de croissante globale et trop inégale dans sa répartition spatiale. La plupart des pays développés assurent leur sécurité alimentaire par la production agricole domestique et des ressources économiques et financières suffisantes pour acquérir certaines denrées sur le marché international. Dans le tiers monde, la sécurité alimentaire demeure souvent difficile à organiser. Face à une demande massive et en augmentation, la recherche d’une plus grande auto-suffisance constitue l’objectif déclaré de nombreux pays. Cependant, ni le développement agricole dans son ensemble ni la nécessité d’une approche intégrée de la politique alimentaire nationale ne semblent dans bien des cas avoir bénéficié de la priorité nécessaire. Dans ces conditions, les situations de dépendance alimentaire structurelle se sont multipliées au cours de dernières décennies. Les capacités d’exportation pour les denrées alimentaires de base apparaissent, à l’inverse, fortement concentrées sur les États-Unis et un nombre limité de pays qui, de ce fait, détiennent un pouvoir économique spécifique qu’il est tentant d’utiliser comme une arme. Devant la complexité du problème, est-il raisonnable d’évoquer un Ordre alimentaire mondial. C’est sans doute à ce niveau que le politiste et le juriste prennent le relai de l’économiste. À partir de l’analyse des faits économiques, il leur est demandé d’évaluer la capacité de la communauté internationale à faire preuve en domaine vital d’une volonté commune et à l’organiser pour répondre aux besoins essentiels.