« Si Les Guignols semblent prendre autant d’importance dans l’opinion publique, c’est bien parce qu’ils occupent le terrain laissé vacant par les éditorialistes. [...] Ceux qui redoutent que le public soit incapable de faire la distinction entre le sérieux et le burlesque se font une bien piètre idée du téléspectateur. Il est assurément plus adulte qu’on ne le croit. Et si les parodistes ont autant de succès aujourd’hui, ce n’est pas seulement parce qu’ils savent tourner en dérision l’actualité politique – cette caricature-là ne date pas d’hier – c’est surtout parce qu’ils ont su nous arracher à la délectation douteuse de l’actualité dramatisée par la télévision. En mettant en valeur les menus péchés de la mise en scène de l’information, ils rendent plus digeste cette énorme pièce montée, vaguement écœurante, qu’est la grand-messe du journal télévisé. »