Une œuvre ample, diverse comme la vie d’un homme d’action, témoigne déjà de l’importance de Jean Paul Mestas parmi les poètes qui avaient vingt ans à l’aube d’un monde nouveau. La maturité venue et confirmée incite non pas à un retour en arrière mais à une réflexion sur l’accomplissement, invite non pas à un bilan (toujours prématuré chez les poètes), mais à une prise de distance. Mestas appelle cette étape « Mémoire d’exil », Titre complexe, dont il faut sans doute entendre l’ambivalence en termes égaux. Mémoire, au masculin et au féminin. Exil, pour retraite volontaire, séparation subie d’avec un autre plan de « l’imperturbable genèse », position d’une planète opposée à son domicile et situation passagère, car : « En un tel moment, je le dis, chaque mot devient la créance impondérable du futur. »