Claire Laffay, universitaire de formation littéraire, mais initiée quelque peu aux sciences, à la biologie surtout, présente ici un choix de poèmes, où l’imaginaire se marie au réel : un réel « parfaitement attesté » : elle a su, dit Roger Caillois, « exprimer la force de la vie prise à sa source, en son intimité et dans sa sève même ». Mais, souvent aussi, « le songe porteur de visions, de musiques, de couleurs, semble dicter au poète ses incantations » (Marc Alyn). Traités dans une forme tantôt ample tantôt abrupte, allant des sensations ou des émotions à la pensée réfléchie qu’éclairent ou égarent les symboles du rêve, les thèmes sont variés : moments et lieux amis, contrées où dort l’Histoire ; l’amour, l’angoisse, le mal ; Dieu présent et absent ; approche irrationnelle de l’espoir, questions sur le monde, sur l’homme inséparable de la vie universelle ; bonheur de vivre la nature sous le signe de l’alliance. Bien que cette poésie ne se présente pas comme une philosophie, on a pu parler à son propos de spiritualisme et de panthéisme moderne.