Chez ce poète très jeune nous surprend sans cesse la profondeur, cérébrale et comme viscérale, de l’inspiration. L’être humain — l’homme — dans sa sexualité, sa bisexualité, ses désirs, ses aspirations les plus enfouies, nous est révélé. Il y a là un exhibitionnisme qui est vérité. Guy Authier va au fond de toutes les sources de la physiologie, de la pensée, des mobiles. Il veut être de niveau avec le désordre des Seres. Ses visions, ce qu’il note, ébranlent la transe la plus significative de l’humain, ses régions les plus « monstrueusement magnétiques ». Il y a du rituel dans son exposition des festins sexuels. On a l’impression d’une quête, d’un itinéraire, hallucinés. Mais tout cela est contrôlé parce que Guy Authier sait ce qu’il veut, ce qu’il veut dire, sans fausse honte. C’est un révélateur, un démystificateur, et ce nouveau recueil propose une mystique du corps, de son pouvoir réflexe et de ses abîmes. Univers effrayant mais salubre parce qu’il se montre sous une totale lumière, sans économie ni mesure. Il faut prendre cet étonnant témoignage tel qu’il est, comme on le fait, par ailleurs, de la poésie « beat. »