Cette « danse » autour de souvenirs, est empreinte de recueillement. Mais, les poèmes qui la composent, transcendent l'anecdote pour devenir aventure (« Je dis la fête grave »). Si l'inspirateur de ces chants funèbres est disparu, la bien-aimée s'en est augmentée : l'autre vit en elle, telle « une mise en scène qui transmet l'éternel ».Des textes beaux et forts décrivent ce drame qu'en littérature on qualifierait de « romantique ».L'amour absolu suscite des élans de totale sincérité, et entraîne l'auteur à des rencontres au-delà de la mort. On pense aux amants magnifiés dans « L'éternel retour » de Cocteau. Pressentie dans toute sa vérité spirituelle, et dans toute sa réalité charnelle (« C'est toi qui entres en moi par averses feutrées »), l'absence toute-puissante de l'Aimé est ici criée avec violence et douceur.Beauté, candeur sauvage, engagement : au-delà de toute critique littéraire formelle, nous côtoyons l'abîme et l'azur.