Depuis qu'Esquirol écrivait, en 1838, « L'homme n'attente à ses jours que dans le délire, et tous les suicidés sont des aliénés », l'évolution des idées a été considérable et la littérature « suicidologique » importante.Ce nouveau livre est pourtant pleinement justifié.Constatant que le suicide de l'adolescent, accompli ou tenté, est assez fréquent pour constituer un problème grave de santé publique, les auteurs — chercheurs à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) — ont appliqué, à son étude, les méthodes les plus appropriées aux recherches de santé publique, c'est-à-dire les méthodes épidémiologiques. Ils ont réalisé des recherches pluridisciplinaires, dont les analyses et les conclusions sont ici présentées et discutées.Ce faisant, ils ont clairement démontré que la compréhension du suicide - et sa prévention - n'appartiennent pas à des « spécialistes » mais, au contraire, à tous ceux que concerne l'adolescence, qu'ils soient médecins ou psychologues, travailleurs sociaux ou enseignants, responsables politiques ou parents, jeunes ou adultes.