« C’est pas parce que t’es le chouchou de la maîtresse… » ; « C’est dégoûtant, le prof, il a des préféré(e)s. » Qui, dans sa propre scolarité, n’a entendu ou tenu de tels propos ? Ces termes apparaissent facilement dans les propos des élèves. À l’inverse, pour l’enseignant soupçonné de favoriser certains, « chouchou » et « préféré » représentent des accusations contre lesquelles il se sent obligé de se défendre. Au-delà de la polémique, Philippe Jubin met en évidence dans cet ouvrage la façon dont chacun perçoit le phénomène « chouchou » dans la classe. Ses recherches révèlent combien la notion d’équité est centrale pour l’élève, comme pour l’enseignant. C’est sur le terrain affectif, dans le cadre de la relation éducative, que cette perception de l’(in)justice du maître est tout à la fois la plus sensible pour l’élève et la plus difficile à mettre en œuvre pour l’enseignant. Après un brillant ouvrage consacré à L’élève tête à claques, l’auteur analyse ici les multiples fonctions du personnage antithétique du premier : le chouchou.