Une mission. Une fonction. Une technique. Un jeu de relations et de séductions, de pouvoirs et de dépendances. Mais d’abord un métier. Quinze millions de clients ; un million de vendeurs. Qui sont-ils ? Comment investissent-ils leur tâche ? Comment vivent-ils leur imaginaire ? Premier constat. Et corollaire : puisque ce sont les vendeurs de l’enseignement catholique qui sont ici majoritaires, sont-ils vraiment différents des vendeurs de l’enseignement public ? Ceci n’est pas une thèse, ni un essai, ni un vade-mecum. C’est un dossier. C’est-à-dire qu’on peut y appuyer son dos. Bref, un inventaire des certitudes plus deux ou trois scénarios. Ils sont venus nombreux au rendez-vous : les historiens (Paul Gerbod, Serge Chassagne), les sociologues et psychologues (Bernard Benattar, Patrick Tapernoux), les responsables d’institutions de formation (Jean Furri, Jean-Paul Roosen) ou d’enseignement (Yves Brunel, Alain Dumont), les chercheurs surtout (Daniel Robin, Anne-Marie Laulan), particulièrement ceux qui opèrent dans les nouvelles technologies (Geneviève Jacquinot, Thérèse Van de Wiele, Bernard Dubreuil). Et, bien entendu, les enseignants. En tout cas, 300 d’entre eux qui témoignent, affirment, revendiquent. Mais aussi un psychanalyste (Gabriel Balbo), un sémiologue (Jean-Paul Gourevitch), un moraliste (André de Peretti), un théologien (Georges Kowalski), un militant (Jacques George). Et des formateurs, des universitaires, des responsables de chantier. Et encore François Lebouteux (chargé de mission des TUC), Hélène Ahrweiler (recteur de l’académie de Paris), Nicole Fontaine (député au Parlement européen), plus treize autres contributions. 34 contributions c’est trop pour définir une ligne mais tout juste assez quand il s’agit de la tracer. Le métier d’enseignant n’est pas un métier comme les autres. Il s’agit de retrouver une identité, de renégocier ses compétences, de se délimiter un territoire. Là où n’existent que des relevés de cote et des empreintes, immédiatement recouvertes par tous ceux qui suivent en regardant les pieds de leurs voisins. Banzaï !