Le troisième millénaire (ils le disaient) devait leur apporter une résurrection Mince de conversion. Les grains de leurs chapelets ressemblaient à des balles dum-dum. D’ailleurs, ils ne laissaient à personne le temps d’achever un pater. S’ils portaient des masques blancs, c’était pas pour se planquer, mais pour se faire voir. La bonne ville de Lyon venait d’hériter de drôles de paroissiens ! Le commissaire Paul Millet et ses poulets se sentaient désarmés devant ces malfrats semant la panique sans semer de traces. Leurs clients ne frayaient pas avec le mitan traditionnel. Les flics se creusaient le pif, les indics se cassaient le nez, parce que l’ouvrage fini ils redevenaient des mecs comme les autres. Avec ça qu’ils ne fréquentaient pas trop le confessionnal. Alors où les loger ? Richard, reporter photographe, le frère de Paul Millet, en fit les frais sanglants, le huit décembre, au soir de la journée d’actions de grâces à la Vierge Marie. En guise de goupillons ils maniaient des battes de base bail, les gugus. Richard fit une prière pour se les farcir. « Seulement une fois, mon Dieu ». Elle fut exaucée. Il les retrouva… mais sous d’autres cieux.