Alex Toth est un pianiste de renommée mondiale dont la vie apparaît comme une grande mare tranquille, voire un peu stagnante. Mais une jeune peintre semble vouloir y jeter une pierre… Sous l’impulsion d’une urologue, d’un chat et de cette artiste qui le met face à ses limites, il entreprend de bouleverser sa carrière en déjouant les attentes de son public, puis les siennes propres. Pour ce virtuose du répertoire romantique, est-il encore possible de jouir de l’échec ?— Éviter l’échec me semble une excellente idée.— On dit qu’on devient sage en vieillissant, mais c’est faux. On devient prudent.Puis elle me tendit le rasoir.Je perdis ma contenance comme une femme laisse choir sa robe de nuit. Puis je me fouettai aussitôt. J’agrippai l’instrument, et elle prit ma main et le posa sur sa jambe, ajustant l’angle.— Vous savez…, dis-je.Mais elle me coupa :— Des petits mouvements toujours vers le haut. L’Art, au début, c’est une vocation, et c’est merveilleux. Puis ça devient du travail. C’est à ce moment-là que les problèmes commencent. Quand ça devient une carrière, c’est foutu.