Lorsqu’il gagne cinquante-quatre millions à la loterie, Louis ne change rien à son univers. Il demeure dans la maison beige héritée de sa mère, n’enlève pas le plastique qui recouvre depuis toujours son fauteuil inclinable, beige lui aussi, continue de manger ce qui traîne dans son congélateur. Ne devrait-il pas, comme tout le monde, avoir des rêves à réaliser ? Comment pourrait-il réinventer sa vie, lui qui a toujours préféré imaginer celle des autres ?C’est que Louis n’exprime sa douce folie que lorsqu’il fantasme sur les grandes destinées de son entourage : son garagiste, un ancien camarade de classe, son ex-femme, sa défunte mère… Tous brillent dans son imagination d’un chatoiement singulier, et Louis apprendra peu à peu à distiller cet éclat dans son propre quotidien.Un roman délicatement étrange où le bonheur n’est pas pimpant et rutilant, mais se cache plutôt dans le cambouis et les graines d’oiseaux exotiques.