L’écriture s’avance vers le solstice d’été. Que deviendra-t-elle quand le jour commencera à décroître, et que deviendra cet amour qui résiste et s’affirme non déchiré dans un monde sanglant ? La voix est à la fois passionnée et retenue, elle brosse un tableau sans pitié de cette époque de guerres, de famines, de tortures, elle refuse les attendrissements faciles mais dit la fraternité, elle a des accents de colère et des nuances d’ironie. Le réseau d’énergies de la poésie dessine une direction, celle de la recherche d’une lucidité toujours plus grande. L’inquiétude que traduit le titre porte, dans l’œuvre de Françoise Hàn, un signe positif : elle est mouvement, quête, dépassement. La partie centrale, suite de poèmes en prose, soutient tout le recueil. Elle est précédée d’un « Lever du jour », sorte d’avant-poème, et suivie de quelques pages très denses de réflexion sur l’écriture. À la dernière ligne, l’interrogation frémit. Françoise Hàn est née à Paris en 1928. Dépasser le solstice ? est son troisième recueil aux Éditions Saint-Germain-des-Prés. Autres recueils chez Seghers et chez Rougerie.