Né à Marseille en 1868, Isaac dit André Suarès est mort en 1948, il y a un demi-siècle, à Saint-Maur-des-Fossés. Auteur dramatique, poète, essayiste, il a consacré toute une vie solitaire à une œuvre qui témoigne de son goût exclusif pour l’héroïsme, la force et la grandeur. Dans ses récits de voyages, ses essais et ses romans, il montre comment on n’atteint la paix intérieure que par la possession simultanée de soi-même et de la beauté. Historien, musicologue, critique littéraire, poète et moraliste, il a donné une œuvre variée, pleine d’un lyrisme amer. Il a laissé une importante correspondance avec Romain Rolland, son ami depuis 1888 (publiée en 1954), avec Claudel (en 1951), Péguy (en 1961), Rouault (en 1960) et Gide (en 1963). On a même publié un recueil insolite des lettres qu’il n’avait pas envoyées (Ignorées du destinataire, 1955). En 1939, il a imprimé de prémonitoires Vues sur l’Europe et a écrit sur Marseille, en 1931, un Marsiho à son image, c’est-à-dire débordant d’un dépit amoureux. Le fulgurant récit de Robert Parienté retrace avec passion la vie et l’œuvre de celui qui tira en 1910 son premier chef-d’œuvre, Voyage du Condottiere, d’un séjour au pays de toutes les beautés, l’Italie.