Les vingt dernières années ont été marquées par une profonde remise en cause de l'industrie française. Secouées par la crise pétrolière, confrontées à l'ouverture des frontières dans le cadre du marché unique entré en vigueur en 1993, soumises à la concurrence de pays en voie d'industrialisation, les entreprises industrielles ont procédé à des réorientations qui ont des conséquences sur l'emploi, mais aussi sur l'espace, car toutes les régions ne sont pas touchées de la même manière.Cette étude des activités industrielles, privilégie la présentation des secteurs industriels. Mais il ne s'agit, en aucune manière, d'un catalogue des différentes branches de l'industrie française. Il s'agit, plutôt, de les replacer dans le contexte international, de mesurer leur degré de résistance à la récession, d'observer leur capacité d'adaptation à la nouvelle situation économique mondiale. L'approche privilégiée est, à la fois, globale, sectorielle et spatiale.La première partie replace les activités industrielles dans leur environnement. C'est l'occasion de montrer que les entreprises tiennent un rôle majeur dans les évolutions en cours. La France s'est dotée de « champions nationaux », en raison du rôle prépondérant de l'État depuis près d'un demi-siècle, rôle qui s'est accru pendant les premières années correspondant à l'arrivée de la Gauche au pouvoir. Mais le libéralisme a le vent en poupe, et l'heure est au désengagement de l'État et à la privatisation. Le pouvoir, tout comme les entreprises, doit tenir compte de l'insertion toujours plus grande de la France dans l'Union européenne, et de la montée en puissance de pays nouvellement industrialisés. La France doit-elle rester présente dans tous les secteurs industriels, ou en privilégier quelques-uns, dont les activités de haute technologie ? Faut-il laisser les entreprises continuer de délocaliser leurs activités, et perdre ainsi des emplois alors que le chômage est trop élevé ?La deuxième partie reprend ces thèmes à travers l'étude de quelques grands secteurs d'activité. En tenant compte du poids des activités industrielles, de leur sensibilité à la globalisation des marchés, de la place de l'immatériel, du rôle de la puissance publique, nous avons retenu cinq activités industrielles majeures. La construction automobile est, encore, celle qui a le plus d'effets d'entraînement sur le reste de l'industrie. La place grandissante des industries de haute technologie est abordée dans les chapitres traitant des industries électroniques, des industries aéronautiques et spatiales, des activités de l'armement. Parmi les activités industrielles frappées, le plus nettement, par la crise, nous avons retenu les industries de base, en raison de la place tenue dans le pays. Enfin, les industries du textile et de l'habillement constituent le meilleur exemple des effets dévastateurs de la montée des nouveaux producteurs parmi les pays qui bénéficient de coûts moins élevés.