La collection « Stratégie et Management », dirigée par Raymond-Alain Thiétart, regroupe un ensemble d’ouvrages dédiés au management et à la stratégie des entreprises. Au-delà d’ouvrages fondamentaux ayant trait à la formulation de la stratégie, aux structures organisationnelles, à la planification, au contrôle stratégique et à l’animation des hommes, elle comprendra également des titres traitant du management de la technologie, de l’innovation, de la revitalisation industrielle, de la gestion de la firme multinationale… L’objectif de la collection est de présenter de façon claire et complète les grandes approches et techniques en matière de stratégie et de management et d’analyser les préoccupations majeures qui commencent à se faire jour dans ce domaine. La collection ne se limite pas à un exposé des outils disponibles, mais aborde des problèmes de fond sans l’analyse desquels tout ouvrage demeurerait un simple inventaire de recettes à l’application limitée. Toutefois, l’orientation inverse péchant par excès d’académisme est proscrite. Un équilibre entre ces deux tendances a été adopté : ouvrages conceptuellement forts, tout en étant d’accès facile, et pertinents en termes d’adéquation avec la réalité des entreprises. Ce livre traite de la stratégie et du management de cet appareil énorme qu’est l’État. Traditionnellement, l’État a été le domaine exclusif des économistes, des politistes et des sociologues des organisations. Ici, ce sont les méthodes et les concepts du management et de la théorie des organisations qui sont utilisés pour apporter une compréhension nouvelle des limites qui s’imposent à l’action des décideurs de l’État. Les entreprises publiques sont des instruments privilégiés de l’action économique directe de l’État. C’est pourquoi elles sont le point focal de l’étude proposée ici. Leur gestion stratégique est analysée en détail et illustrée grâce à des exemples de décisions importantes prises par de grandes entreprises publiques de nombreux pays développés ou en voie de développement. L’accent est mis surtout sur ce que cela signifie pour les relations entre l’État et l’entreprise publique et donc pour le développement de stratégies économiques dans lesquelles elles ont un rôle crucial à jouer. Une des conclusions les plus importantes est que les entreprises publiques finissent, avec le temps, par avoir des comportements tout à fait comparables à ceux des entreprises du secteur privé. Elles veillent notamment à protéger leur autonomie de décision des interventions extérieures, y compris de celles de l’État. En conséquence, on ne peut leur faire faire ce qu’on veut tout le temps. L’État serait sûrement plus efficace et peut-être plus sage s’il reconnaissait ces contraintes et institutionnalisait le caractère temporaire du contrôle qu’il exerce sur les entreprises publiques.