Jésus, le déserteur, est mort solitaire — comme un sanglier. Il lègue son bien familial, La Cabusselle, à son village. Le Front populaire prend le pouvoir. Clerguemort fait de La Cabusselle une auberge de jeunesse. Les grèves sur le tas, la semaine de quarante heures, les congés payés... Le peuple se sent pris d’un fougueux élan vers le bonheur. La Cévenne, pour eux, c’est Tahiti. On les voit venir de partout, à vélo, en train. Nathan, le Gavroche de la rue de Lappe, Rirette et sa bande de prolos, des étudiants allemands, des instituteurs nîmois, un camelot, des naturistes, tous envahissent le petit pays secret et les vieux des sommets font connaissance d’un animal singulier, encore jamais vu, jamais imaginé : le Parigot. Et, dans le bourdonnement des vacances, la guerre civile éclate en Espagne. Les pacifistes sont déchirés. Tout ce qui n’était encore que discussions, devient affrontement et, bientôt, tragédie. L’été 1936, rouge et or, sang et soleil, baigne dans le temps des loisirs, et patauge dans la première des guerres modernes. Un atroce mûrissement de l’humanité s’achève par le sang versé sur la montagne. Un sacrifice : la mort du premier Nazi sur la terre cévenole.