Dès le décollage, les 318 passagers du vol SW 170 Zurich-Montréal surent que l’avion était gravement accidenté, fragments du train d’atterrissage brisé, rendant problématique, terriblement dangereuse, toute tentative de retour au terrain. La première précaution à prendre, était de se débarrasser des dizaines de tonnes de kérosène ; au-dessus de la Suisse, pas question de se servir du “vide-vite”. Il fallait consommer le carburant, et à basse altitude. Quatre heures terribles de vol, pendant lesquelles Philippe Devergues allait découvrir qui avait été, pendant la guerre, ce père aujourd’hui si détesté. Une vie explosive, en 240 minutes, dans un avion en perdition, que Satan secouait déjà par un éperon d’acier de moins de 50 centimètres de haut.