L’œuvre d’Henry Poulaille (1896-1980), romancier du peuple, chef de file de l’École prolétarienne, animateur de revues, découvreur de talents majeurs (Giono, Ramuz, Peisson, entre autres) est considérable par son ampleur et sa variété. La suite intitulée "Le pain quotidien" en est la pièce maîtresse. Cette fresque, qui s’étend de 1903 à 1920, et dont les Éditions Stock publient actuellement dans la collection « Romans » la partie inédite "Seul dans la vie à 14 ans", constitue, par l’authenticité du témoignage, le document littéraire le plus important sur la vie du peuple laborieux au début de ce siècle. Injustement oublié aujourd’hui, Henry Poulaille a exercé une influence essentielle, aussi bien dans le domaine littéraire, que par le combat qu’il a mené sans répit pour la liberté de l’esprit, contre le stalinisme, le fascisme et pour la paix. Il est temps pour nous de redécouvrir son œuvre écrite et, tout d’abord, avec "Le pain quotidien" un des romans les plus vrais de la littérature contemporaine.